Revue de Presse

 

Bonjour,

 

Des quartiers nord de Marseille à la rade de Lorient, portrait de Gary Mourougassin, qui a participé à la victoire du CEP Lorient dimanche sur le relais masculin 4x100m, lors de la première manche des interclubs, à Vannes.
Il aurait pu être footballeur professionnel, fusilier marin dans le Golfe, ou même chanteur de reggae dans un des nombreux night-club de Basse-terre. Mais, à 27 ans, Garry Mourougassin a préféré mener sa barque du côté du Scorff, dans le décor caillouteux et détrempé d’une Bretagne qu’il ne quitterait désormais pour rien au monde.
 

Plus belle la vie… à Lorient

Une existence désormais paisible pour ce Guadeloupéen de naissance débarqué à 19 ans dans la cité phocéenne « pour rejoindre la famille de métropole ». Mais son Marseille à lui n’a jamais correspondu aux clichés de la série télé la plus regardée de France, «Plus belle la vie». «Là-bas, les gens sont furieux. Je préfère largement la Bretagne. Ici, au moins, les gens te disent bonjour dans la rue ». En fait, du côté du vieux port, la bouillabaisse n’a jamais pris. « Les quartiers m’ont déstabilisé. Là-bas, t’as vite fait de déraper. D’ailleurs, j’ai fait quelques petites conneries, mais rien de bien méchant: je n’ai jamais fini au poste! » L’éducation de ses parents, dit-il, a joué le rôle de garde-fou essentiel. Les belles et grandes valeurs de l’athlétisme aussi.

De l’OM au CEP

Au pays de Pagnol, et à défaut de s’y plaire, Gary glanera tout de même quelques beaux titres. Repéré par l’Olympique de Marseille Athlétisme, le sprinteur décrochera un titre de champion des Bouches-du-Rhône et de vice-champion de la région Paca. Rien d’extraordinaire, mais voilà qui suffit pleinement au bonheur de cet ancien fusilier marin qui rejoindra, un peu par hasard, Lorient en 2007. Car après tout, ce joyeux père de famille a commencé l’athlé sur le tard, après une bonne carrière de footballeur amateur durant laquelle il se fera d’ailleurs draguer par le Montpellier Hérault SC. Ce week-end, et après une interruption de quelques mois, cet inconditionnel de Bob Marley a retrouvé ses sensations sur le tourniquet vannetais, participant au succès de son club sur 4x100m. « Maintenant, je souhaiterais me qualifier au niveau national, y rester trois saisons, puis arrêter, pour entraîner les jeunes ». Son joli tour de piste sera alors bouclé. Toujours avec le sourire.

  • Pierre Bernard

Le Télégramme du 05 Mai 2009.

 

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